Strasbourg de notre correspondant
Il n'y a pas tout l'éventail politique, mais presque. Des Verts à l'UDF, 110 élus alsaciens ont rendu public, hier à Strasbourg, un «appel solennel au gouvernement et au président de la République pour l'arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2007». Parmi les signataires, pas d'élus UMP «mais, certains en sont proches», note Nicole Roelens, initiatrice de l'appel et porte-parole du collectif Stop Fessenheim, qui milite pour la fermeture de la plus vieille centrale de France, mise en service en 1977.
Le texte reprend l'argumentaire des anti-Fessenheim, qu'EDF réfute point par point (Libération du 30 janvier). La centrale serait «en bout de course», «déficitaire» et nécessiterait des «réinvestissements constants» pour ne produire au final que 3 % de l'électricité nucléaire française. Elle menacerait «la sécurité des populations» à cause de «dangereuses faiblesses» dans le circuit de refroidissement, de «fissures évolutives» sur les cuves des réacteurs et du risque sismique en Alsace. Les élus signataires, «conscients qu'un accident aux conséquences irréversibles et gravissimes peut intervenir à tout moment», affirment donc que «la prolongation de cette centrale au-delà de 2007 est inacceptable». Fessenheim approchera alors de sa troisième visite décennale, prévue pour 2009-2010. EDF espère obtenir la prolongation de l'activité jusqu'en 2019. «Ce n'est pas un appel antinucléaire», souligne le conseiller régional Vert Jacques Fernique, ma