Afrique, tes sols vont de plus en plus mal. Africains, réagissez si vous voulez manger à votre faim. Pays riches, aidez les paysans africains à améliorer leurs sols. C'est le triple message d'une étude publiée jeudi par le Centre international pour la fertilité du sol et le développement agricole (Alabama, Etats-Unis).
Pilotée par Julio Heano et Carlos Baanante, cette étude établit, à l'échelle de tout le continent africain, l'évolution de la fertilité de ses sols agricoles. A l'aide de nombreuses données sols, récoltes, calculs de transferts de matières et de modélisations.
Evolution négative, puisqu'elle se traduit par une diminution de plusieurs dizaines de kilos (de 30 à 60) à l'hectare par an d'éléments chimiques azote, phosphore et potassium indispensables à la croissance végétale. Cette perte est générale sauf en Afrique du Nord (du Maroc à l'Egypte) et maximale en Afrique de l'Ouest et dans les hautes terres de l'Est. Elle provient certes de l'érosion, mais aussi d'une agriculture qui n'a trouvé comme seule parade à l'augmentation de la population que la multiplication des surfaces cultivées chaque année. Au détriment de forêts, de savanes, mais aussi de périodes de jachère, seul moyen de reconstituer la fertilité d'un sol en l'absence d'engrais artificiels ou animaux. Or l'Afrique utilise dix fois moins d'engrais que l'Asie. Résultat : la malnutrition touchait 88 millions d'Africains en 1970, mais 200 millions en 2000. Si rien ne change, «en 2020, avertiss