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Libération

Compte à rebours pour les biopirates

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publié le 3 avril 2006 à 20h49

São Paulo de notre correspondante

Une lueur sur une toile sombre. C'est sur cette tonalité que s'est achevée, vendredi à Curitiba, au Brésil, la VIIIe Conférence des parties à la convention sur la diversité biologique (CDB). La lueur, c'est la décision de la CDB d'instaurer, d'ici à 2010, un régime international réglementant l'accès aux ressources génétiques naturelles ­ plantes, animaux, bactéries ­ et les bénéfices issus de leur usage commercial. La toile sombre, c'est l'inertie des Etats signataires face à l'érosion croissante de la biodiversité.

Pour Marina Silva, ministre brésilienne de l'Environnement, il y a eu «une réelle avancée» au cours de cette conférence, les pays riches ayant finalement accepté la perspective d'une réglementation sur l'accès aux ressources génétiques, réclamée par les pays du Sud pour lutter contre la biopiraterie : la collecte de spécimens sauvages sans accord préalable des autorités des pays qui les abritent. Grands dépositaires de la biodiversité mondiale, les pays en développement, Brésil en tête, accusent les laboratoires publics et privés de «se servir» dans leur patrimoine naturel et d'en tirer médicaments et autres molécules lucratives sans leur accorder de contrepartie. Aussi n'ont-ils cessé de militer pour une réglementation internationale garantissant que l'accès au matériel génétique a été obtenu avec l'accord du pays d'origine et des populations locales, dont les connaissances sont parfois précieuses pour les chercheurs de nouvelles