C'est une exigence «morale» pour la communauté internationale de s'occuper des centaines de millions de personnes quasi abandonnées par le système mondial de recherche et développement de médicaments. Publié lundi (1) pour le compte de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), un rapport très attendu pointe ainsi les défaillances de l'innovation pharmaceutique dans le monde et avance plusieurs préconisations aux Etats pour faire mentir le «slogan approximatif mais frappant : "90 % de la recherche mondiale ne concerne que 10 % de la population"», selon Ruth Dreifuss, la présidente de la commission chargée de ce document.
Sans espoir. En ligne de mire, le système international de recherche et développement (R & D), largement fondé sur le marché : les firmes pharmaceutiques investissent dans la mise au point de traitements et reçoivent un monopole de vingt ans sur leur commercialisation, via le système des brevets. Avec la signature de l'accord sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce (Adpic), dans le cadre de l'OMC, cette organisation de l'innovation, typique des pays riches, a été étendue à chacun des pays du monde et, progressivement, tous les Etats, même les plus pauvres, doivent reconnaître les brevets dans leur législation. Un résultat obtenu sous la pression des laboratoires, qui assurent qu'avec des brevets solides la recherche sera florissante, même dans les pays pauvres.
Selon le rapport, c'est sans espoir pour les pays du Sud, car «les mécanismes de