On s'en doutait mais une étude (1) le confirme : le réchauffement a un impact direct sur le mode de vie des oiseaux de l'Antarctique. Deux chercheurs du centre d'études biologiques du CNRS de Chizé (Deux-Sèvres), Christophe Barbraud et Henri Weimerskirch, ont analysé les dates d'arrivée et de ponte de neuf espèces d'oiseaux australs en terre Adélie sur les cinquante dernières années. Pour Barbraud, «la constitution des colonies se fait 9,1 jours plus tard en 2004 qu'en 1950 et la ponte 2,1 jours plus tard». Certes, «les décalages ne sont pas énormes, et le retrait des glaces ne les expliquerait qu'à hauteur de 24 %», mais cette étude montre que la diminution de l'étendue de glace de 12 à 20 % réduit la quantité de nourriture à disposition des oiseaux marins. Le krill mais aussi les poissons vivant sous la glace étant plus rares, les lieux sont moins propices à la reproduction. Les oiseaux marins ont en effet besoin de constituer de grandes réserves de nourriture et de graisses pour assurer une bonne nidification. D'après Barbraud, «si l'arrivée de ces oiseaux ne coïncidait plus avec la présence de leurs proies, ceci entraînerait la baisse de la population d'oiseaux du Grand Sud, car ils sauteraient un cycle de reproduction. De plus l'éclosion des oeufs devenant tardive, les jeunes auront moins de temps pour se préparer à affronter l'hiver». Dans l'arctique, la précocité du printemps engendre paradoxalement un phénomène inverse. La nourriture devenant plus accessible grâc
Les oiseaux australs atteints par la fonte des glaces
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par Tristan COLOMA
publié le 7 avril 2006 à 20h52
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