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Libération

En Zambie, un système de santé à l'agonie

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Face aux ravages, notamment du sida, l'insuffisance de personnel est criante.
publié le 8 avril 2006 à 20h52

Ici, l'espérance de vie est de 39 ans. Ici, en Zambie, 11 millions d'habitants, quelque 800 médecins officiellement, (moins de 600 selon d'autres sources), 25 pharmaciens et zéro psychiatre. En Zambie, 729 femmes meurent tous les 100 000 accouchements et 1 enfant sur 6 n'arrive pas à l'âge de 5 ans. En Zambie, un tiers des 9 000 infirmières formées depuis dix ans a émigré à l'étranger. Avec le sida (pour ne prendre que cette pandémie), qui frappe environ 20 % de la population active, le gouvernement admet qu'il n'arrive pas à remplacer le nombre de personnel médical qui meurt...

Fuite. Conséquence : le système de santé fonctionne, assure le gouvernement, à moins de 50 % de ses capacités. Hypothèse très optimiste. Le lancement mondial, vendredi, du rapport de l'OMS (lire ci-dessus) à Lusaka la capitale, s'est fait sans la présence du chef de l'Etat, Levy Mwanawasa, ni de son prédécesseur, tous deux hospitalisés... à l'extérieur du pays. La Zambie, un pays classé 166e à l'indice du développement humain de l'ONU ; pays victime, comme d'autres, du sous-investissement chronique, de la fuite de personnels qualifiés vers les ONG internationales ou de choix plus «business» que sociaux de la coopération bilatérale. Tendance accentuée aussi, dénoncent des ONG, par l'impact des plans d'ajustements structurels imposés par les bailleurs de fonds.

A l'image du Fonds monétaire international (FMI) qui a mis un temps le pays sur la touche de l'initiative «Pays pauvre très endetté» et ajourné u