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Libération

Le vert anglais vire au jaune

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publié le 12 avril 2006 à 20h54

Londres de notre correspondante

Des roseraies chancelantes, des pelouses brunies, des parcs desséchés : le Kent, berceau de quelques-uns des plus beaux jardins anglais, offrira-t-il ce spectacle au coeur de l'été ? La propriétaire de l'un de ces joyaux, Goodnestone Park, près de Canterbury, reste sereine. Pour parer à la sécheresse historique qui afflige le sud de l'Angleterre, «nous avons mis en place des réservoirs et des systèmes pour recueillir l'eau qui coule des toits», assure-t-elle. Enviable privilège. En ce début avril, les 13 millions d'habitants du Sud anglais ont pour obligation de restreindre drastiquement leur consommation d'eau. Arrosages automatiques et au tuyau sont interdits d'usage, de même que le nettoyage des voitures au jet.

Chasse au gaspi. Si le niveau des réservoirs du Sud anglais ne remonte pas, il faudra peut-être recourir à des coupures et à des distributions d'eau par camion-citerne, préviennent les plus alarmistes. «Nous avons souffert de deux hivers consécutifs très secs, avec des précipitations en dessous de la moyenne», explique-t-on au Met Office, la météo anglaise, dont les archives relèvent que la période allant de novembre 2004 à mars 2006 est la plus sèche depuis 1933. La faute au réchauffement planétaire ? Pour le Met Office, «il est impossible de lier le phénomène au changement de climat, faute de recul». C'est là pourtant l'un des arguments invoqués dans les campagnes de chasse au gaspi alors même que la grogne monte, à Londres, contre