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Libération

Seine de ménage en Normandie

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publié le 15 avril 2006 à 20h56

Yvetot (Seine-Maritime) envoyée spéciale

Les déchets des fleuves sont orphelins. Charriés par le courant, échoués sur les berges, ils se noient dans une faille législative : ni ordures ménagères, ni déchets industriels, ils n'«appartiennent» à personne. C'est l'écueil sur lequel bute aujourd'hui le parc naturel régional (PNR) des Boucles-de-la-Seine-Normande. Depuis 2001, le parc pilote une opération de nettoyage des berges normandes de la Seine. Une opération expérimentale, écologique et paysagère, mais qui risque de tomber à l'eau faute d'argent : le contrat de plan Etat-région qui a permis de la financer arrive en effet à échéance en septembre.

Le bilan est pourtant impressionnant : 8 kilomètres de berges et 12 hectares de marais restaurés, 4 000 tonnes de déchets collectés (bois flottés, plastiques, papiers, ferrailles, seringues et médicaments, aérosols, pneus) et envoyés vers des filières de valorisation ou des déchetteries. Mais il reste encore 5 000 tonnes à enlever. Sans compter les 900 drainées chaque année par le fleuve.

«Avant» lifting. Pour mesurer l'intérêt de cette dépollution, on peut aller voir «l'avant» lifting à Yainville. Au-delà de la «plage» de vase et de cailloux, on découvre, sous les arbres, un matelas compact d'ordures, sacs plastique, os d'animaux, troncs encore entourés de câbles, probablement tombés d'un cargo ou d'une plateforme portuaire.

La Seine est un fleuve soumis à l'influence des marées. Portés par les flots de ces marées ou soulevés par la l