Les 11 et 12 avril, la presse nous a donné deux petites nouvelles. Treize millions d'habitants du sud de l'Angleterre subissent de légères restrictions de leur consommation d'eau, annonciatrices de situations plus graves pour l'été. En France, les pluies de mars et du début avril n'ont reconstitué nos nappes phréatiques épuisées qu'à hauteur de 40 %. Le danger reste grave chez nous aussi pour la belle saison. Tout cela nous rappelle qu'à long terme, des menaces redoutables pèsent sur la disponibilité de la ressource la plus vitale pour l'humanité, l'eau potable.
C'est donc une bonne occasion de regarder ce qui se passe en France à ce sujet. Or nous sommes aussi, chez nous, menacés d'une catastrophe concernant l'eau mais, celle-là, purement politique et largement évitable.
En 1964, sous l'autorité du Premier ministre, Michel Debré, le gouvernement avait proposé, et le Parlement avait adopté, une loi sur l'eau tout à fait intelligente et remarquablement inventive. Le projet de l'époque avait été nettement amélioré par le Sénat, en fonction de la bonne connaissance qu'il avait des enseignements locaux de l'application du code rural sur longue période. Parmi beaucoup de dispositions elle comportait trois éléments principaux :
1. La mise en place de comités de bassin réunissant sous la présidence d'un élu local des représentants de l'Etat pour les divers ministères concernés, des élus locaux, des industriels exerçant des activités polluantes, des associations de défense ou de sauveg