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Libération
Interview

«60 % des morts de cétacés sont naturelles, le reste est lié à la pêche»

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publié le 19 avril 2006 à 20h58

La Rochelle (Charente-Maritime) envoyée spéciale

Pour les mois de février et mars, 300 cadavres de cétacés ont été collectés sur la côte atlantique, un chiffre qui inquiète le réseau national d'observation des échouages, basé à La Rochelle. Son coordinateur, Olivier Van Canneyt, explique pourquoi.

Le nombre d'échouages enregistré ces derniers mois est-il alarmant ?

C'est la hausse de ces échouages que nous jugeons préoccupante. Depuis les années 90, leur nombre a considérablement augmenté, avec des pics hivernaux que nous ne savons pas expliquer. Dans le golfe de Gascogne, le phénomène est particulièrement visible à cause du vent d'ouest qui ramène les cadavres vers la côte. C'était le cas en février. On se pose la question de l'impact de la pêche sur cette forte mortalité. Les dauphins fréquentent beaucoup la zone côtière en hiver, car il y a plus de nourriture, et cela crée des interactions avec les pêcheurs. Mais nous ne sommes pas encore capables de les mesurer réellement. Pour les marsouins, l'analyse est différente. L'espèce avait quasiment disparu dans les années 70, donc plus d'échouages. Aujourd'hui, on est revenu à une cinquantaine de cadavres annuels, et là, on ne s'inquiète pas, parce que ça signifie le retour de l'espèce et davantage de marsouins en mer.

Quelles sont les solutions pour les protéger des captures accidentelles ?

Les nouvelles générations de pêcheurs sont de plus en plus sensibles aux questions d'environnement, et nous travaillons beaucoup en partenaria