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Libération

Alerte rouge face aux sables jaunes

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publié le 24 avril 2006 à 21h01

Longbaoshan envoyé spécial

La désertification des environs de Pékin, à l'origine de la fréquence accrue des vents de sable qui balaient la capitale depuis le début du mois, fait beaucoup d'heureux à Longbaoshan, petit village de 800 habitants cerné par des dunes d'une cinquantaine de mètres de hauteur. «Il y a dix ans, on prenait ça pour une malédiction, raconte M. Wang en poussant péniblement son cheval sur les collines de sable. On n'arrivait plus à faire pousser grand-chose, hormis des abricotiers. Mais un militaire de la caserne voisine a tout de suite vu le potentiel. Il a commencé à faire venir les touristes et, depuis, ça n'arrête pas. Maintenant, on gagne plus d'argent que tous les autres villages alentour, moins ensablés.»

Manne touristique. Depuis quelques années, Longbaoshan est devenu une attraction pour les Pékinois, qui n'ont que 80 km à parcourir en direction du nord-est pour se croire en lisière du Sahara. Les paysans proposent des promenades à cheval ou à dos de chameaux mongols, et même des courses de quads ou de buggies à travers les dunes. Le paysage lunaire de Longbaoshan a servi de décor pour de nombreux films et séries télévisées chinoises mettant en scène les troupes impériales repoussant les conquérants mongols.

Aujourd'hui, ce n'est plus toutefois Gengis Khan mais le sable qui menace d'envahir Pékin. La capitale a affronté, ces dernières semaines, de violents vents de sable bouchant l'horizon. Ces bourrasques déposent chaque jour une couche de particul