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Libération

La Roumanie débordée par la pression du Danube

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publié le 29 avril 2006 à 21h04

Bucarest de notre correspondant

Depuis deux semaines, les télévisions roumaines passent en boucle les mêmes images : des maisons submergées par les eaux, des villageois en larmes, des tentes dressées à toute vitesse dans les champs afin d'abriter les milliers de réfugiés. Jusqu'à présent, 16 000 personnes ont été évacuées et plus de 100 000 hectares de terre agricole engloutis par les eaux du Danube. Le gouvernement a annoncé une aide de 40 millions d'euros pour la reconstruction des zones dévastées.

On est toutefois loin de penser à la reconstruction car, malgré une légère décrue, les digues continuent de se fissurer. «Depuis deux semaines, la pression sur ces digues est énorme», affirme la ministre de l'Environnement, Sulfina Barbu. Vendredi encore, le débit du Danube était de 14 000 mètres cubes par seconde, le double de la normale saisonnière. Le fleuve, qui trace la frontière naturelle entre la Bulgarie et la Roumanie, est gonflé par les pluies et la fonte des neiges.

Anticipation. Avant d'affecter la Roumanie, la crue a entraîné d'importantes inondations en Autriche, en Hongrie et en Serbie. Mais avec 12 départements concernés sur 41, la Roumanie est le pays le plus sévèrement touché par ces inondations. Et à Bucarest, la polémique enfle sur l'action des autorités. «Nous savions depuis deux mois qu'il y avait un fort risque de crue sur le Danube», explique un hydrologue. Le ministre roumain de l'Economie, Codrut Seres, avoue : «Nous aurions pu renforcer les digues.» Mais