Dans certains centres de soins de Luanda, il n'était pas rare de trouver dans un même lit, il y a quelques jours encore, deux à trois membres d'une même famille atteints par le choléra. Manque de moyens sanitaires, mauvaises conditions d'hygiène, absence d'informations, atonie des autorités locales et nationales : l'épidémie de choléra qui s'est déclenchée à la mi-février en Angola serait l'une des pires qu'ait jamais connues le pays. Elle a surtout été si brutale et si rapide que les autorités ont vite été dépassées.
Selon les derniers chiffres communiqués hier de Luanda par le chef de mission de Médecins sans frontières (MSF), 24 322 personnes ont été touchées en un peu plus de dix semaines et 1 025 en sont mortes : «Ces dernières vingt-quatre heures, explique Richard Veerman, 696 cas et 15 morts ont été recensés.» Devant l'ampleur de la catastrophe, les autorités ont fini par se réveiller. Le gouvernement a décidé, la semaine dernière, de débloquer 5 millions de dollars d'aide d'urgence et de créer un comité national pour coordonner les aides. «Mais nous n'avons toujours rien vu sur le terrain», déplore Veerman.
Gestes de base. Pourtant, comme en témoigne Sergio Cecchini, autre représentant de MSF à Luanda, il n'y a pas de maladie aussi facile et peu coûteuse à traiter. «Ce n'est pas comme le paludisme ou le sida, c'est une maladie qui cause la mort par simple déshydratation ! Il suffit de réhydrater le corps de la personne touchée avec une perfusion d'eau et de sel, et en