L'année 2015 est censée marquer l'éradication de l'extrême pauvreté dans le monde. Il s'agit du premier des Objectifs du millénaire fixés en 2000 par les Nations unies, mais il est loin d'être atteint. La dénutrition continue en effet à tuer des millions d'enfants. «Véritable épidémie», celle-ci «contribue à plus de la moitié des décès d'enfants, soit environ 5,6 millions par an», tandis que 146 millions d'enfants «présentent une insuffisance pondérale grave» mettant leur vie en danger, affirme cette semaine l'Unicef dans un rapport à la fois accablant et préoccupant pour la communauté internationale.
Maladies. C'est que l'avenir d'une nation peut dépendre des carences en éléments nutritifs (vitamines, minéraux...) de ses enfants. Dans bien des cas, celles-ci entraînent maladies, problèmes de scolarisation puis d'apprentissage entretenant le cercle vicieux de la pauvreté. Deux régions du monde semblent avoir fait des progrès : l'Amérique latine et les Caraïbes d'une part, l'Asie de l'Est et le Pacifique d'autre part, grâce notamment aux efforts de la Chine, qui a réussi à réduire ses taux d'insuffisance pondérale de 6,7 % par an en moyenne depuis 1990. Si certains pays d'Afrique ont perdu du terrain à cause de crises alimentaires graves dues à des conflits larvés ou ouverts, la sécheresse ou l'explosion du Sida, d'autres améliorent leurs taux grâce notamment à la promotion de l'allaitement maternel exclusif.
Trois pays. Le plus grave, c'est qu'un peu plus de la moitié des enfa