Il aura fallu huit ans et cinq ministres de l'Environnement pour que le projet de loi sur l'eau et les milieux aquatiques atterrisse enfin à l'Assemblée, où il sera examiné par les parlementaires à partir de demain. Pour la fédération d'associations écologistes France Nature Environnement (FNE), même si le texte «est loin d'être satisfaisant et souffre cruellement d'un manque d'ambitions réformatrices», il est «urgent d'adopter cette loi, sans attendre la mise en oeuvre du principe de perfection, tout en visant son amélioration». La gestion de l'eau est au carrefour d'intérêts économiques diamétralement opposés : la protection de la nature et l'agriculture, pour ne citer que ces deux-là. Petit tour d'horizon non exhaustif des principaux points de la loi.
Directive européenne
Le texte est censé aider la France à atteindre le «bon état écologique des eaux» à l'horizon 2015 comme le veut la directive-cadre européenne. Mais rien ne permet de préjuger de cette réussite comme l'avouent les services du ministère de l'Environnement : «Si la loi est appliquée correctement et sans retard, un tiers des masses d'eau aura atteint le bon état écologique en 2015, un autre tiers aura des problèmes si rien n'est fait, et un dernier tiers est à peu prêt sûr de ne pas être en bon état.»
Agences de l'eau
Le budget des six agences de l'eau sera alimenté par l'industrie à hauteur de 14 %. Les consommateurs assureront pour leur part 82 % du budget, l'agriculture, qui produit les lisiers et utilise les