Toulouse de notre correspondant
«Nous ne pouvons peut-être plus nous y opposer, mais je ferai tout pour que les prochains lâchers d'ours se passent le plus mal possible.» L'éleveur des Hautes-Pyrénées Francis Ader ne digère pas le dernier revers des militants antiours : le Conseil d'Etat vient d'autoriser la ministre de l'Ecologie à lâcher les trois dernières bêtes du programme (lire l'encadré). «Nous, ruraux de la montagne, ne sommes toujours pas entendus. C'est à désespérer», souffle-t-il.
«Courber l'échine». Renvoyés dans les cordes, les antiours n'étaient tout d'un coup plus joignables hier soir. La trentaine d'associations d'éleveurs et de communes qui avaient demandé la suspension de ce plan perdent sur toute la ligne. Ces opposants estiment que l'ours met le pastoralisme en danger et que l'opération de réintroduction a été menée sans concertation. Le Conseil d'Etat juge au contraire que l'Etat fournit les moyens de «prévenir et réparer les conséquences dommageables pouvant résulter du maintien de la population ursine» et estime satisfaisante «la concertation conduite à l'égard des élus et des populations depuis février 2005». La bataille politique est perdue pour les bergers antiours : «Nous sommes renvoyés à l'image du méchant montagnard qui veut tuer le gentil nounours», se désole le président de l'Association de défense de l'identité pyrénéenne. L'Etat aurait pu, selon lui, «calmer le jeu» et tâcher de remettre tout le monde autour de la table des négociations. Au li