Asie, Europe, Afrique... D'est en ouest, le virus de la grippe aviaire H5N1 progresse. La recherche d'un vaccin protégeant l'homme, aussi. Lentement, mais sûrement. A preuve, les conclusions de l'essai clinique mené en France sous la houlette de Sanofi-Pasteur et publiées aujourd'hui dans l'hebdomadaire britannique The Lancet. Premier essai destiné à comparer deux préparations vaccinales administrées à différentes concentrations, il s'est soldé par des résultats plus positifs et instructifs que ceux obtenus jusqu'ici. L'été dernier, une étude menée par des chercheurs américains avec un «candidat vaccin» anti-H5N1 s'était achevée sur des conclusions plutôt mitigées. Elaboré par Sanofi-Pasteur à partir d'une souche aviaire inactivée et isolée chez un malade vietnamien en 2004, il ne provoquait une production d'anticorps chez une majorité de personnes (54 %) qu'à de très fortes doses (180 microgrammes), soit dix fois plus que celles des vaccins offrant une protection contre la grippe saisonnière (15 microgrammes). L'écueil est rédhibitoire : en cas de pandémie grippale, le vaccin devra être élaboré dans l'urgence, à partir de la souche alors en circulation, les essais actuels ne servant que de «maquette» à son élaboration. Il sera alors impossible de produire des quantités de vaccins qui seraient dix fois supérieures à celles aujourd'hui fabriquées chaque année.
L'essai conduit en France montre cette fois qu'une protection à concentration réduite peut être obtenue à partir d'un