Brest envoyée spéciale
«Déconstruisons à Brest les vieux bateaux.» Placée à l'entrée de la sous-préfecture de Brest, la banderole résumait bien l'état d'esprit des associations, syndicats et élus locaux venus accueillir, vendredi, la ministre de la Défense, en visite éclair à la veille de l'arrivée du Clemenceau. L'ex-porte-avions devrait entrer dans la rade la semaine prochaine, après d'interminables escarmouches judiciaires et médiatiques entre gouvernement et écologistes, et un périple chaotique de cinq mois entre Toulon, le canal de Suez, l'Inde (où il devait être démantelé) et le cap de Bonne-Espérance.
«Il est au large de Gibraltar, a précisé Michèle Alliot-Marie Dès son entrée, sera lancée une opération de sécurisation, qui devrait durer quinze jours.» Ensuite, les experts pourront monter à bord. «Ils'évalueront si la coque n'induit pas de risque pour l'environnement, et la quantité et la nature des produits dangereux», a ajouté la ministre. Attendus en octobre, les résultats de l'expertise définiront l'ampleur du chantier de dépollution.
Puis viendra le démantèlement. «Plus de 700 navires sont démantelés chaque année sur la planète dans des conditions peu respectueuses de l'environnement et de la sécurité des travailleurs, selon Alliot-Marie. Il faut donc créer une filière française, ou européenne, de démantèlement des vieux navires» qui respecte ces critères. Les malheurs du Clem ont fait réfléchir, car l'Union européenne a décidé d'instituer un groupe de travail sur l