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Libération

Les antiours ne désarment pas

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publié le 15 mai 2006 à 21h14

Bagnères-de-Bigorre

envoyé spécial

Même le maire UDF de la commune, qui en a pourtant déjà accueilli un le 28 avril, demande aujourd'hui que soit «momentanément suspendu» le plan de réintroduction de cinq ours slovènes dans les montagnes. Roland Castells a peut-être senti la révolte montagnarde gronder dans les vallées. C'est d'ailleurs chez lui, à Bagnères-de-Bigorre, que 5 000 éleveurs pyrénéens français et espagnols sont venus manifester sous la pluie, samedi, pour exiger de la ministre de l'Ecologie, Nelly Olin, «non pas une demi-mesure, tonne le secrétaire de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA), Bernard Moules, mais un moratoire en bonne et due forme». Les éleveurs de la Confédération paysanne et du Modef étaient aussi de la partie.

Ils étaient déjà 1 200 manifestants antiours le samedi précédent à Bagnères-de-Luchon. Leur effectif a au moins quadruplé, selon la police et les organisateurs. «C'est notre dernière sortie, s'échauffe Arnaud, un éleveur ariégeois. Le temps des gentilles manifestations est maintenant passé. C'est armé de mon fusil que je m'en vais surveiller mes troupeaux.»

«Peur».

Le mouvement de radicalisation est enclenché. Pour le meilleur et pour le pire : beaucoup de manifestants se contentent de porter des T-shirts annonçant «Je suis un âne et un imbécile» pour reprendre les gentils qualificatifs dont les a affublés la ministre. L'un d'eux n'hésite pas à promener une pancarte épinglant Nelly Olin de façon résolument grossi