Bucarest de notre correspondant
Si la situation n'était pas aussi préoccupante, elle prêterait à sourire : l'élevage industriel frappé par la grippe aviaire s'appelle Drakom ; il est situé à Codlea, en Transylvanie, à quelques kilomètres seulement du célèbre château de Bran, celui du non moins célèbre... Dracula. Drakom s'est tristement illustré ces derniers jours : cet établissement de 120 000 volailles est accusé d'avoir livré dans plusieurs départements roumains, sans avis vétérinaire ni certificat de qualité, des volatiles susceptibles d'être infectés par le virus H5N1.
Transport interdit. La police a ouvert une enquête afin de savoir si le patron de l'élevage est «responsable» de la propagation de ce virus. Selon plusieurs témoignages, cela faisait déjà sept jours que l'élevage était confronté à une mortalité extrêmement élevée (près de 4 000 volailles entre le 7 et le 12 mai). La police veut aussi faire la lumière sur la macabre découverte faite par des journalistes de la chaîne roumaine Antena 1 : des milliers de volailles en état de putréfaction et recouverts de sacs plastique retrouvés dans une fosse, à quelques centaines de mètres seulement de l'élevage. Selon le quotidien Gandul, l'enquête pourrait également concerner les autorités locales du département de Brasov, s'il est avéré que certains responsables locaux étaient au courant de la surmortalité des volatiles de Drakom...
Depuis samedi soir, des équipes de vétérinaires sillonnent le pays afin de retrouver la trac