Brest envoyée spéciale
Ne l'appelez plus jamais Clemenceau : c'est la consigne des services de presse de la Marine. Au Sirpa, à la veille de l'arrivée dans la rade de l'ex-porte-avions français, après un demi-tour du monde et trois années d'escarmouches politico-juridico-diplomatiques, on ne désigne plus l'ex-fleuron de la navale que sous le nom de coque Q790. Un changement radical : durant un an, face aux associations antiamiante, et jusque devant la Cour suprême indienne, le ministère de la Défense n'a cessé d'affirmer que le Clem, pourtant désarmé en 1997, était un matériel de guerre, échappant de ce fait à la convention de Bâle sur l'exportation de déchets toxiques.
Jusqu'à ce que, en février, le commissaire du gouvernement notifie clairement qu'il n'était plus qu'une coque vide, un déchet dangereux, et que le Conseil d'Etat suspende son transfert en Inde. Aujourd'hui, le ministère de la Défense, qui n'a pas digéré cet «échec médiatique», n'a qu'un leitmotiv : la transparence. Une révolution culturelle après l'opacité qui a caractérisé l'opération initiale de désamiantage et l'incapacité à donner une réponse cohérente sur les matériaux toxiques contenus dans la coque.
«Tour opérateur». Au «Château», la préfecture maritime de Brest qui domine la rade, le commandant Jean-Marie Figue, officier de communication, ne sait plus où donner de la tête. Le téléphone sonne sans répit, les journalistes foisonnent : plus de cent français et étrangers ont débarqué depuis lundi. Et d'é