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Libération

Le «Clemenceau» en rade à Brest

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publié le 18 mai 2006 à 21h15

Brest envoyée spéciale

Cinquante ans après y avoir été construit, le Clemenceau a retrouvé le port de Brest. A 9 h 45 hier, sous un ciel gris foncé, la grande carcasse rongée de rouille, guidée par les remorqueurs, s'est amarrée à l'«épi» (quai) n° 4. Celui-là même que le porte-avions occupait en 1974, avant son départ pour Toulon. Entretemps, il a vécu trente-six ans de service actif, une mise à la retraite, puis trois années d'équipée rocambolesque jusqu'aux côtes de l'Inde, où il devait être démantelé avant d'être brusquement rappelé en France.

«Amour». Hormis le bruit des hélicoptères qui, depuis 5 heures du matin, survolaient le port breton, l'arrivée de la coque s'est déroulée dans le calme. Mais pas dans l'indifférence : le long de la route, depuis le Goulet de Brest jusqu'à l'arsenal, les Brestois, munis d'appareils photos et de caméras numériques, s'étaient éparpillés à la recherche du meilleur point de vue, malgré l'heure matinale et l'air frisquet.

Au belvédère de Sainte-Anne, face au Goulet, ils étaient à peine 20, à 7 heures, mais le groupe s'est étoffé au fur et à mesure que l'étrave émergeait derrière la pointe des Poulains. Pierre et Hélène, retraités, sont venus à pied. Il a travaillé à l'arsenal et se souvient du baptême du porte-avions. Il espère que le Clem restera à Brest. «Au moins ça fera du travail. Dommage qu'il ait fallu faire le tour de l'Afrique pour ça !»

A 28 ans, Erwan est probablement le plus jeune. Il est venu par «amour des gros bateaux». D'ici,