A l'approche de l'été, la qualité des eaux de baignade en France prend soudain une certaine importance. Alors que l'Assemblée nationale vient tout juste de terminer sa discussion du projet de la loi sur l'eau et les milieux aquatiques, le ministère de l'Ecologie a rendu public le bilan 2005 de la qualité sanitaire des eaux de baignade : 96,5 % des plages sont conformes (96,9 % en eaux de mer, 95,9 % pour les eaux douces). Des chiffres rassurants, surtout lorsqu'on les compare à ceux de 1976, date du premier bilan sanitaire en France, avec moins de 70 % de plages conformes.
Infraction. Mais que représentent réellement ces données ? La Commission européenne s'était penchée sur le problème début avril, et avait même ouvert une procédure d'infraction contre onze Etats membres, dont la France. Entre 1990 et 2004, Bruxelles a constaté que 7 000 aires de baignade avaient disparu sans explication de la liste des sites où la qualité de l'eau est surveillée. En France, 383 plages de mer sur 2 255 ont disparu de la liste, soit 17 %. Un chiffre qui passe à 48 % pour les plages d'eau douce. «96,5 % de plages conformes, ça ne veut pas dire grand-chose», insiste Cendrine Templier, de l'association Surfrider, à l'initiative de la Carte des pavillons noirs des côtes françaises. «En 2004, la Grèce avait annoncé conformes 100 % de ses sites en eaux douces. Il n'y en avait en fait que quatre répertoriés.»
Mais l'autre problème qui préoccupe Surfrider, c'est qu'aujourd'hui les prélèvements des eau