Pour défendre un secret, difficile de s'y prendre plus mal. En plaçant un militant antinucléaire en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête préliminaire pour «compromission du secret de la défense nationale», les autorités ont joué contre elles-mêmes. Depuis, on ne parle que de cela. Et le secret est aussi éventé que si on l'avait confié à Polichinelle.
Le futur réacteur EPR ne résistera pas à un attentat-suicide par avion commercial, telle est la teneur du fameux document secret-défense dévoilé en 2003. Vendredi matin, dans les locaux de Greenpeace, John Large, expert britannique spécialiste des questions de sécurité nucléaire, en a rajouté une louche. Il conclut dans un rapport (1) que les «enceintes de l'EPR ne sont pas conçues pour résister à l'impact d'un avion-suicide». Tout en rappelant que «les centrales nucléaires n'ont jamais été planifiées en fonction de l'imagination des terroristes pour faire échec aux systèmes en place». Quoi qu'il en soit, l'existence du document polémique a engagé un processus d'instruction entre EDF et l'Autorité de sûreté nucléaire, qui a demandé à l'exploitant d'opérer des modifications en 2004. Processus dont les échanges sont tenus secrets évidemment.
Pistes. La garde à vue en début de semaine du porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, Stéphane Lhomme, a le mérite de poser à nouveau le débat sur ce qui doit être tenu secret en matière de sécurité et de sûreté nucléaires. Epineuse question que personne ne peut trancher. «Cacher ou