Il avait écrit à l'automne un livre qui avait fait grand bruit : Pandémie la grande menace (1). Depuis, Jean Philippe Derenne, chef de service de pneumologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a endossé les habits d'expert sur la grippe aviaire.
On parlait moins de la grippe aviaire. Et soudain, on évoque une contamination interhumaine en Indonésie...
Six morts dans une même zone, en effet, on peut se poser la question, c'est pourquoi l'OMS vient d'envoyer une mission. Que s'est-il passé ? Tous étaient originaires de la même famille et vivaient à proximité les uns des autres dans le district de Karo. Il n'y aurait, semble-t-il, pas eu de contacts avec les volailles. D'où une perplexité accrue. En second lieu, il semble qu'il n'y ait pas eu de mutation du virus H5N1, ce qui voudrait dire que ce n'est pas le départ de l'épidémie tant redoutée. Mais il peut y avoir eu contamination interhumaine, sans mutation. N'y aurait-il pas d'autres facteurs qui nous échappent ? En Indonésie, ces cas humains ont pris corps dans un contexte très complexe avec plus de 600 îles à contrôler et plusieurs dizaines de milliers de volailles touchées.
Comment évolue l'épidémie au niveau mondial?
On est face à une extension continue. Notamment en Afrique. Au Nigeria, l'épidémie se poursuit du nord au sud. En Egypte, la situation n'est pas réglée. Et d'autre pays sont concernés : Djibouti, le Niger, le Burkina Faso. En Europe du Nord, la situation n'est pas maîtrisée : entre le mois d'avril et maintenan