La principale station scientifique française en forêt tropicale est vide depuis quatre jours. Des rotations d'hélicoptère ont évacué, vendredi et samedi, le site situé au coeur de la réserve des Nouragues, en Guyane. Motif : la découverte des cadavres des deux gardes assurant l'accueil d'une station d'écotourisme gérée par l'association Arataï, à quelques heures de marche et une heure de pirogue de la base scientifique. Assassinés à coups de fusil par des bandits qui ont pillé leur matériel.
Les deux gardes, Domingo Ribamar da Silva et Andoe Saaki, entretenaient d'étroites relations avec les scientifiques du site des Nouragues. Devant le risque d'une attaque, le représentant du CNRS en Guyane, Alain Pavé, a décidé l'évacuation. Pierre Charles-Dominique, responsable de la station, nous assurait hier que «les assassins ont été arrêtés et remis à la gendarmerie par la population brésilienne du bourg de Regina».
Ce nouvel épisode dramatique vient une nouvelle fois souligner l'insécurité qui pèse sur la station des Nouragues, après le pillage du site adjacent du saut Pararé. Or cette station constitue un élément clé du dispositif de recherche national sur les forêts tropicales. Implantée dans une zone inhabitée depuis trois siècles, bien équipée, accueillant des scientifiques étrangers et des missions françaises, elle permet des études de long terme sur les écosystèmes (Libération du 10 avril 2004).
Mais l'orpaillage clandestin met en cause la réserve, dégrade l'environnement (chass