Bidjap (Cameroun) envoyée spéciale
«Les limites de la concession forestière de Wijma empiètent sur nos champs, raconte Hilaire Ely Ela. L'an dernier, nous lui avons demandé de les repousser de 5 kilomètres, ça ne lui coûtait pas grand-chose. Nous attendons que l'administration tranche.» Le chef du village de Bidjap (sud-ouest du pays) a beaucoup à dire sur la filiale de la firme néerlandaise Koninklijke Houthandel G. Wijma & Zonen BV, dont la concession couvre près de 42 000 hectares.
Pourtant, l'entreprise devrait être exempte de tout reproche : depuis décembre, elle est la première société forestière du continent africain en possession de la certification du Forest Stewardship Council (FSC). Créé en 1993, ce label est présenté par de nombreuses ONG environnementales comme le seul «crédible». Il garantit que la société exploite de façon durable sa forêt sur les plans économique, social et environnemental. La compagnie qui le reçoit augmente ses chances de vendre son bois aux consommateurs européens, de plus en plus exigeants.
«Très peu d'emplois». Certes, les villageois riverains de la concession de Wijma ont des motifs de satisfaction : la redevance versée par l'entreprise à l'Etat leur a permis de creuser des puits, de construire des salles de classe, d'acheter un groupe électrogène, des plants de palmiers à huile et des produits phytosanitaires pour leurs cacaoyers... Pour le reste, ils râlent.
La route, une piste de latérite, est en mauvais état depuis que les camions de Wi