Hélène Watt est directrice de la Fédération de pêche de l'Ardèche, qui compte 18 000 adhérents.
Les pêcheurs font bien moins parler d'eux que les chasseurs. Représentent-ils un poids important ?
Ils sont 2 millions en France, mais ce chiffre chute légèrement. En Ardèche, par exemple, nous comptons 3 % de pêcheurs en moins par rapport à l'an dernier. Donc, nos recettes baissent et notre poids aussi. Mais si on perd en quantité, on gagne en qualité. Avant, les pêcheurs pêchaient surtout par habitude. Pour la jeune génération, la pêche est un choix, un sport. Elle voit ça de façon plus technique, elle est plus soucieuse de l'environnement, plus engagée dans la protection des milieux aquatiques.
Cela se manifeste comment ?
Par des actions concrètes sur le terrain, des actions juridiques en cas de pollution, et aussi de sensibilisation et d'éducation. Dans la pratique de leur sport, les pêcheurs se fixent des règles pour encourager une gestion durable des stocks de poissons. Ainsi, quand on pêche une truite, il faut la prendre au-dessus d'une certaine maille (la taille légale de capture). En Ardèche, la maille est de 23 cm, mais ce chiffre est variable selon les départements. Si on est au-dessus, on sait que la truite s'est reproduite au moins une fois, on peut la prendre ; en dessous, non. Pour ce qui est des quotas de prise, on n'a pas le droit de pêcher plus de 10 poissons par jour. Et, de plus en plus, sur certaines parties des rivières, on privilégie une pêche no kill («on ne tu