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Interview

«Il faut imaginer nos modes de vie d'ici à vingt ou trente ans»

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publié le 29 mai 2006 à 21h23

conseillère de Lionel Jospin chargée de l'environnement de mai 2001 à mai 2002, Laurence Tubiana s'est vu confier une mission sur le développement durable. Elle est aujourd'hui directrice de la chaire développement durable de Sciences-Po à Paris et directrice de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

Que pouvons-nous attendre de cette quatrième édition de la Semaine du développement durable ?

Cette Semaine ne se passe pas uniquement en France, mais partout en Europe. Elle s'internationalise, c'est un premier élément positif. Le deuxième, c'est justement que ça dure une semaine, ce qui incite plus facilement chaque entreprise ou institution à faire quelque chose. On pourrait craindre que cela cantonne le sujet du développement durable à sept malheureux jours, mais ce n'est pas le cas. Ce rendez-vous annuel me paraît donc positif. C'est une piqûre de rappel. Mais, plutôt qu'une semaine de sensibilisation, il faudrait que cela se transforme en semaine de bilan, de partage ; les intervenants pourraient nous tenir au courant de leurs actions.

Le développement durable exige une profonde remise en cause qui, pourtant, se fait attendre...

En effet, à part ce rendez-vous national, le développement durable n'est pas encore un exercice de démocratie participative. Les gens sentent la nécessité du changement : l'horizon des risques se rapproche. Le changement climatique est en cours, chacun sait qu'il faut prendre des mesures, mais cela reste flou. La