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Libération
Interview

«Le pays est très vulnérable aux catastrophes naturelles»

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publié le 29 mai 2006 à 21h23

Eric Chevallier est directeur des opérations internationales à Médecins du monde, dont les équipes sont sur les lieux du séisme à Java. Quel est le degré d'urgence de la situation à Yogyakarta ?

Le séisme a touché des zones rurales et urbaines avec des habitations très précaires, des zones très peuplées, pour lesquelles nous ne disposons pas d'évaluation précise de la population. Nos équipes sur place nous confirment qu'il y a énormément de blessés. Il y a de fortes probabilités pour que le bilan de plusieurs milliers de morts s'alourdisse. Nous sommes dans la configuration inverse du tsunami d'il y a dix-huit mois, qui avait laissé beaucoup de morts et très peu de blessés. Là, il devrait y avoir de très nombreux blessés, dont beaucoup nécessitent une chirurgie lourde. On a de gros besoins médico-chirurgicaux. Les infrastructures hospitalières ne sont pas trop détruites, mais elles sont saturées. Il faut acheminer un énorme dispositif de soutien, avec médecins, équipements, médicaments... Comme Médecins du monde est présent dans plusieurs régions en Indonésie depuis le tsunami et mène aussi des programmes dans des zones très pauvres comme Aceh, Djakarta, Bornéo ou la Papouasie, nous avons un certain nombre d'équipes médicales et de matériels repositionnés, dont un gros kit d'urgence qui permet de soigner 1 000 blessés. On a fait partir du renfort dès samedi et, hier, un autre kit d'urgence pour les interventions plus lourdes, avec des chirurgiens, des anesthésistes et des inf