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Libération
Interview

«Nous espérons débuter les tests du vaccin en décembre»

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publié le 1er juin 2006 à 21h38

Séquençage total du génome des souches virales en circulation, début d'essais thérapeutiques avec la nivaquine... Alors que l'épidémie de chikungunya continue de s'étendre dans l'océan Indien ­ 255 000 personnes touchées à la Réunion, 6 000 à Mayotte, 9 000 aux Seychelles, 6 000 sur l'île Maurice ­ les recherches, mises en place en un temps record, avancent à grands pas. Le point avec le professeur Antoine Flahault, président de la cellule nationale de recherche sur cette maladie.

Des chercheurs de l'Institut Pasteur ont séquencé la totalité du génome de six souches de virus isolées chez des malades de l'île de La Réunion (1). Quelle est la portée de ces travaux ?

Jamais la génétique du virus du chikungunya n'avait été analysée aussi massivement ! Ce séquençage d'un nombre important de souches, à différentes périodes de l'épidémie, est très important pour comprendre la maladie et retracer le trajet du virus. L'étude confirme que l'épidémie qui sévit dans l'océan Indien depuis début 2005 est probablement partie d'Afrique. Ces premiers résultats montrent par ailleurs que le virus est assez stable. C'est une bonne nouvelle car cela renforce l'idée que l'on dispose d'un bon candidat vaccin : la souche vaccinale diffère de moins de 4 % de celles des virus qui circulent.

Le «chik» risque-t-il de s'étendre sur le continent américain et en Europe ?

La menace ne me semble pas majeure aux Etats-Unis et en Europe. On y trouve les moustiques Aedes albopictus et Aedes aegypti, vecteurs du ch