Yann Faivre, 38 ans, chef de mission de l'ONG Handicap International en Indonésie, était au sud du Sri Lanka, en décembre 2004, quand le tsunami a ravagé la région. Et à Yogyakarta, sur l'île de Java, le 27 mai, quand la terre a tremblé. Joint par téléphone, il témoigne.
«La semaine dernière, je vivais encore dans un des rares immeubles d'une dizaine d'étages de Yogyakarta (la ville compte surtout des maisons de 2 ou 3 étages). Il était 6 heures, ce samedi matin, quand j'ai été réveillé par des secousses terribles. Le bâtiment bougeait horizontalement et verticalement. J'ai tout de suite pensé à un séisme car j'en ai vécu d'autres, plus faibles, dans la région. Cela a duré une trentaine de secondes. Impossible de me lever tant ça bougeait. Je suis resté assis sur mon lit, craignant d'être enseveli sous les décombres. Le silence humain était total, mais beaucoup de bruits de casse matérielle. Quand ça s'est arrêté, je me suis précipité à la fenêtre, l'immeuble d'en face continuait à bouger, comme le mien, dans un mouvement de balancier. J'ai dévalé les escaliers. Il y avait plus de100 personnes en bas. Preuve d'un réel trauma, beaucoup avaient peur d'un tsunami alors que la ville est à 35 km de la mer ! Une réplique est arrivée. Tout le monde s'est enfui en courant. Aujourd'hui, ces immeubles ont été isolés. Les autorités ne sont pas sûres de les conserver.
«Les maisons sont un peu construites les unes sur les autres à Yogyakarta, on n'a pas vu tout de suite les destructions. L