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Libération

L'huile végétale fait tache dans les bennes à ordure

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publié le 7 juin 2006 à 21h42

Bordeaux de notre correspondante

«Je croyais qu'on avait aboli les privilèges en France en 1789. On est en train de les réinstitutionnaliser en faveur des industriels.» A la sortie du tribunal administratif de Bordeaux, hier, Alain Juste a la mine grave. Président de l'Institut national des huiles végétales pures (INHVP), basé à Agen (Lot-et-Garonne), il est l'un des pionniers du carburant propre. Pourtant, après une heure d'audience, son combat a pris du plomb dans l'aile. Il pourrait même être sérieusement remis en question pour quelques pinaillages juridiques qui masquent mal une affaire de gros sous.

Première. En cause, une délibération de la communauté de communes du Villeneuvois (CCV) d'octobre dernier. Pour la première fois en France, ce groupement de dix communes rurales, présidé par le maire (PS) de Villeneuve-sur-Lot, Jérôme Cahuzac, décidait de faire rouler ses camions poubelle à l'huile végétale pure. Mais l'initiative n'a pas plu au préfet du Lot-et-Garonne. En février, il déférait la collectivité devant le tribunal administratif. Motif : «La réglementation nationale interdit l'utilisation des huiles végétales pures à la carburation en dehors du monde agricole» (article 265 ter du code des douanes). A l'audience, la CCV espérait pouvoir s'appuyer sur une directive de l'Union européenne qui autorise et encourage ces pratiques. Mais le commissaire du gouvernement n'a pas semblé lui donner raison. Il a requis, hier, l'annulation de la délibération. Une prise de posit