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Libération

Au Havre, Port 2000 bouleverse l'estuaire

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publié le 12 juin 2006 à 21h46

Le Havre de notre correspondante

Au bout de la longue-vue plantée au pied du pont de Normandie et pointée vers les vasières de la Seine, 102 courlis cendrés, 39 tadornes de Belon, 7 canards colverts, 2 grands cormorans, 5 hérons cendrés et 3 chevaliers arlequins sont comptabilisés en une heure de temps. Ainsi que des mouettes et des goélands. «C'est calme, ce matin», assure, compteur à la main, Christophe Aulert, l'ingénieur de la Maison de l'estuaire. Un peu plus loin, des oiseaux sont pris aux filets puis bagués. Dans l'estuaire de la Seine, oiseaux, poissons et plantes sont placés sous haute surveillance. Surtout depuis Port 2000. Inauguré le 30 mars, le nouveau port bâti dans l'estuaire, site classé en zone de protection spéciale (ZPS), a bouleversé l'environnement : l'embouchure du fleuve a rétréci de près de 2 kilomètres, les fonds ont été remués, les courants modifiés. De quoi faire perdre la tête aux hôtes habituels. Lesquels sont en déclin, selon les défenseurs de l'environnement et les pêcheurs, qui s'interrogent sur les effets des mesures compensatoires et d'accompagnement mises en place.

Reposoir. Pourtant, le port du Havre, sous la pression de la Commission européenne, alertée par les associations, a mis le paquet : 46 millions d'euros. Qui ont notamment servi à créer, dans la réserve naturelle, un reposoir sur dune en remplacement du site de 40 hectares fréquenté par les oiseaux en période de migrations et balayé par les nouvelles installations. Au milieu de l'em