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Libération

Le Japon traque la baleine jusque sur la terre ferme

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publié le 14 juin 2006 à 21h26

Les chasseurs de baleines peuvent affûter leurs harpons. A partir de vendredi et jusqu'au 20 juin, l'île Saint-Kitts (Caraïbes) accueillera les 66 membres de la Commission baleinière internationale (CBI) et ceux-ci risquent de saper la politique de conservation de la baleine. En dépit de son cadre idyllique, la réunion promet en effet d'être orageuse. La CBI, qui interdit depuis vingt ans la chasse commerciale des baleines, subit depuis quelques semaines un lobbying forcené en faveur d'une reprise de la chasse commerciale, mené principalement par trois de ses membres, le Japon, l'Islande et la Norvège.

Les trois pays frondeurs continuent de pratiquer une chasse dite scientifique, grâce à une lacune de la commission qui permet la «recherche sur les cadavres de baleines». Or, avec leurs captures, Japonais, Islandais et Norvégiens vendent viande et produits dérivés sur les marchés, ce qui transforme leurs prises scientifiques en produits commercialisables. Plus de 25 000 baleines ont donc ainsi été tuées depuis la mise en place du moratoire.

Volte-face. Lors de cette réunion dans les Caraïbes, les ONG craignent que le Japon démantèle doucement mais sûrement trente ans de conservation baleinière. L'archipel est parvenu à rallier plus de 50 % des membres de la CBI dans son camp. La plupart sont des petites nations insulaires qui modifient leur position aux aléas des largesses japonaises. Ainsi, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines, originellement contre les campagnes de