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Libération
Interview

«Il faut continuer à taxer les émissions de CO2»

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publié le 15 juin 2006 à 21h26

Jean-Charles Hourcade, du Cired (Centre international de recherche sur l'environnement et le développement) estime qu'il faut faire payer le vrai prix de l'énergie, pour pousser les consommateurs à réduire leur demande.

Les énergies nouvelles et renouvelables (ENR) sont-elles une utopie ou une alternative réelle ?

A long terme, elles sont une nécessité, puisque les stocks d'énergie fossile sont épuisables. A moyen terme, à l'échelle de notre siècle, les énergies renouvelables sont une alternative réelle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, afin d'atténuer les tensions sur les ressources en hydrocarbures et le changement climatique. Mais faire des ENR une utopie attractive suppose de réunir les conditions économiques nécessaires à leur déploiement à grande échelle.

C'est facile d'afficher des objectifs pour la pénétration des énergies nouvelles, mais cela coûte, et il faut faire payer au consommateur le coût réel de l'énergie. Cette vérité des prix, prônée à juste titre pour les énergies fossiles et le nucléaire, doit s'appliquer à toutes les énergies. Si l'on défiscalise totalement les biocarburants pour accentuer leur utilisation, le manque à gagner devra être récupéré ailleurs. L'objectif de la France de 2 millions de tonnes de biocarburants en 2010 représente, avec une défiscalisation de 0,5 euro par litre, 1,2 milliard d'euros de rentrées fiscales à récupérer. Si l'on n'y prend pas garde, des aides aux énergies nouvelles peuvent combiner inefficacité énergéti