Orléans correspondance
La population les soutient, mais jusqu'à quand ? Les faucheurs volontaires de cultures transgéniques modifient leur stratégie. De faucheurs, ils deviennent semeurs volontaires. Le 17 juin, ils se sont retrouvés à une quarantaine à Ouzouer-sous-Bellegarde (Loiret), près de Montargis, pour semer du maïs biologique dans une parcelle de plants génétiquement modifiés. Une manière de «semer la vie», comme le souligne Jean-Emile Sanchez, ancien porte-parole de la Confédération paysanne : «Face à nous, il y a ces semenciers qui sèment la mort. Par ce geste fort, nous voulons dire notre attachement à pouvoir ressemer nos propres graines, comme cela se fait depuis toujours.»
«Nous devons également être une force de proposition. En semant ce maïs Population, nous offrons une alternative. Un choix de vie et de culture biologiques», explique Franciska Soler, porte-parole du Collectif des faucheurs du Loiret. D'après la Commission du génie biomoléculaire, ils auraient détruit 40 % des essais de maïs OGM en 2005. Ils aimeraient conserver le capital sympathie des Français, majoritairement acquis à leur cause. Légalement, semer ou arracher reviendrait plus ou moins au même : avant de planter du bio, il faut arracher du transgénique. Et, pour les semenciers et les exploitants agricoles, il s'agit toujours d'une «destruction en réunion».
Pour Claude Fouassier, maire d'Ouzouer, vice-président de la chambre d'agriculture du Loiret, ces nouvelles pratiques relèvent du folklore