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Libération

Le loup toujours à l'aise dans la bergerie

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publié le 28 juin 2006 à 21h36

Aix-en-Provence envoyée spéciale

Si le début de l'été est synonyme de vacances pour beaucoup, il annonce aussi le début des hostilités pour d'autres. Les éleveurs le savent : avec les beaux jours revient la question de la cohabitation entre le loup et l'élevage. Il y a quelques années encore, il aurait été impensable d'en discuter calmement. Mais le séminaire organisé à Aix-en-Provence, les 15 et 16 juin, montre qu'il est désormais possible d'aborder les aspects techniques et scientifiques de cet épineux dossier sans se laisser déborder par les arguments idéologiques et syndicaux.

Il était temps. Cela fait quatorze ans que le loup est revenu en France et que les éleveurs ont commencé, d'abord timidement puis massivement, à s'équiper de systèmes de protection. Aujourd'hui, en zone à loup, près d'un éleveur sur deux a signé des contrats de protection, cofinancés par le ministère de l'Agriculture et la Commission européenne. Ceux qui passaient auparavant pour des traîtres aux yeux des éleveurs radicaux augmentent ainsi chaque année de 60 %. Mais, en face, les loups se multiplient aussi. Avec un taux de croissance annuelle de 15 à 25 %, la population des loups dans les Alpes françaises compterait 120 membres, selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Et ce qui désespère les éleveurs, c'est que même si le nombre de troupeaux protégés augmente trois fois plus vite que le nombre de loups, les dégâts de Canis lupus ne cessent d'augmenter. En 2005, 3 650 brebi