Coordonner les efforts à l'échelle mondiale et mieux surveiller l'évolution des virus chez les oiseaux et l'homme. C'est ce qu'ont préconisé des spécialistes internationaux de la grippe aviaire réunis jeudi et vendredi à Paris. Ils ont confirmé que la transmission interhumaine du virus dans une famille indonésienne n'était pas alarmante, comme l'avait annoncé l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour analyser ces cas familiaux, l'organisation onusienne a organisé avec la FAO (Food and Agriculture Organisation) une consultation d'experts à Jakarta la semaine dernière. Le Dr Christophe Paquet, épidémiologiste à l'Institut de veille sanitaire, en revient.
A Karo, dans la province de Sumatra, huit personnes d'une même famille ont contracté la grippe aviaire. Comment a-t-on affirmé la transmission interhumaine du H5N1 ?
Le virus a apparemment fait deux «sauts». D'abord, une femme a infecté six membres de sa famille ; puis l'un d'eux, un enfant, a contaminé son père. Nous n'avons pas de preuve formelle, mais un faisceau d'arguments épidémiologiques et virologiques. Sur le plan épidémiologique, il y a d'abord la nature de l'exposition. Le premier cas (dit index) concerne une femme de 37 ans qui travaillait sur un marché, pas loin d'étals de volaille. Ses six parents, qui ont contracté secondairement la grippe, n'avaient eux pas de contact manifeste avec des poulets. En revanche, ils ont eu des contacts étroits et répétés avec la malade. Nous avons vu des photos, ils dormaient à