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40 ans après, Tahiti analyse les retombées

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La commémoration du premier tir français a donné lieu à un colloque international.
publié le 5 juillet 2006 à 21h52

Papeete correspondance

Un colloque et une stèle à la mémoire des victimes des essais nucléaires sur la place Jacques-Chirac, à Papeete. A sa façon, le gouvernement polynésien, dirigé par l'indépendantiste Oscar Temaru, vient de célébrer le quarantième anniversaire de l'explosion de la première bombe atomique française dans le Pacifique. C'était le 2 juillet 1966, le tir, baptisé Aldebaran ­ deux fois plus puissant que la bombe larguée sur Hiroshima ­, provoqua des retombées sur l'ensemble de la Polynésie. De 1966 à 1996, la France a procédé à 193 expériences atomiques, aériennes et souterraines.

Depuis l'arrivée de Temaru au pouvoir en février 2005, le couvercle sur les essais se fissure. En juillet 2005, l'Assemblée de la Polynésie monte une commission d'enquête sur les conséquences des tirs. Son rapport bat en brèche la thèse des «essais propres» défendue par le ministère de la Défense qui ne reconnaît alors que cinq retombées «intempestives» : «Il n'est pas exagéré de penser que des retombées ont eu lieu sur Tahiti lors de chaque tir aérien.» En contre-feu, le ministère de la Défense dépêche en mai son délégué à la sûreté nucléaire, Marcel Jurien de la Gravière, qui reconnaît, dès son arrivée, cinq autres retombées. L'opération de communication ne convainc pas les «vétérans» qui réclament notamment que tous les documents liés aux essais soient déclassifiés.

La partie de ping-pong s'est poursuivie la semaine dernière avec l'inauguration de la stèle et l'organisa