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Libération

Tara Arctic, une expédition éprise de glace

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En autonomie totale, une dizaine de scientifiques et marins vont se laisser porter par la banquise durant deux ans.
publié le 8 juillet 2006 à 21h54

Lorient envoyé spécial

L'expédition polaire Tara Arctic larguera les amarres, lundi à Lorient, pour aller s'isoler pendant deux ans sur la banquise bardée de matériel scientifique. Objectif : étudier et comprendre le changement climatique des hautes latitudes. Pour une telle épopée, il fallait un bon taxi. En tant que chef du projet, Etienne Bourgois, patron d'Agnès b. et marin confirmé, a choisi ce qui ce faisait de mieux dans le genre : le bateau Antartica construit pour Jean-Louis Etienne, devenu plus tard Seamaster avec Sir Peter Blake. Racheté en 2003, il a été rebaptisé Tara et n'a pas pris une ride depuis sa construction en 1989. Tara Arctic se rendra au-delà du 83e parallèle Nord et se laissera porter par les glaces. Après le grand raout de dimanche où sont attendus les plus grands noms des expéditions de ce type, ce dériveur de 36 mètres de long pour 10 de large filera vers Oslo, puis Tromso en Norvège, juste avant d'aller se perdre le long de la côte sibérienne et se fixer sur la banquise (lire ci-contre).

Bateau-congélateur. «Le bateau ressemble à une grosse planche à voile», note Etienne Bourgois. Jean Collet, le directeur technique de Tara Arctic, ancien membre de l'expédition Antartica, le définit comme une grosse galette : «Un peu difficile à manoeuvrer dans un port, mais c'est l'outil parfait pour la dérive arctique.» Avec le matériel embarqué pour tenir deux ans sur les glaces du pôle, le voilier va peser près de 200