Menu
Libération

Une collecte d'infos in situ sur le réchauffement

Article réservé aux abonnés
Le navire va mesurer les glaces afin d'en enregistrer l'éventuelle rétractation et prévoir leur évolution.
publié le 8 juillet 2006 à 21h54

Les glaces de l'océan Arctique, où Tara va dériver durant deux ans, peuvent-elles disparaître ? Durant l'été, tout au moins. Incongrue il y a trente ans, inimaginable pour les explorateurs du XIXe siècle qui tentaient de relier l'Atlantique au Pacifique en se laissant prendre par la banquise, la question est sur l'agenda des scientifiques depuis que les climatologues ont lancé l'alarme. Le réchauffement planétaire déclenché par les émissions massives de gaz à effet de serre ­ CO2, méthane, oxydes d'azote... issues du pétrole, du gaz et du charbon ­ devrait se traduire par une géographie nouvelle dans les hautes latitudes nord, affirment-ils. Et même, pronostiquent certaines des simulations informatiques du climat futur, provoquer la disparition complète de la glace de mer estivale. Comment surveiller ces glaces afin d'en enregistrer l'éventuelle rétraction et prévoir son évolution ? Tandis que les scientifiques se posaient ces questions, l'Union européenne lançait, en 2004, un appel d'offres de son programme-cadre de recherches sur le thème de la prévision des «événements climatiques extrêmes».

Bouleversement. Pour Jean-Claude Gascard (CNRS, université Pierre-et-Marie-Curie, Paris-VI), la disparition de la banquise serait un véritable bouleversement. «Les glaces de mer jouent un rôle climatique décisif, en isolant la surface océanique de l'atmosphère et en réfléchissant l'énergie solaire. Leur disparition entraînerait d'importantes rétroactions climatiques.