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Libération

Espagne : Greenpeace tonne contre le bétonnage des côtes

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publié le 11 juillet 2006 à 21h56

Madrid de notre correspondant

Alerte écologique sur le littoral espagnol ! Un million et demi d'appartements, 303 terrains de golf et 116 ports de plaisance (en projet ou en construction) menacent de balafrer à jamais les 8 000 kilomètres de côtes d'un pays dévoré par la spéculation immobilière. Dans un volumineux rapport intitulé Destruction à tout prix, Greenpeace tire la sonnette d'alarme. L'organisation écologiste a identifié 286 «points noirs» sur le littoral, presque tous liés à la fièvre de la construction, essentiellement concentrés dans la région de Valence, en Andalousie, à Murcie et en Galice. Le rapport établit un lien direct entre ce bétonnage à outrance, sans équivalent dans le reste de l'Europe, avec la contamination maritime. De même source, 13 % des eaux résiduelles urbaines et industrielles seraient déversées dans la mer «sans aucun type d'assainissement préalable». Une centaine de localités, telles que Ferrol (en Galice), Benalmádena ou Algésiras (en Andalousie), sont dépourvues de toute station d'épuration. Ce phénomène contaminant serait d'ailleurs une des causes de la prolifération des méduses dans la Méditerranée.

Frénésie. Cette alerte rouge n'a surpris personne, car les constats alarmistes se multiplient ces derniers temps. A la mi-juin, un rapport du ministère espagnol de l'Environnement indiquait que, depuis 1987, photos satellite à l'appui, la surface construite en Espagne avait augmenté de 40 %, principalement à proximité de la mer.