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Libération

La borréliose, fièvre oubliée de l'Afrique

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publié le 15 juillet 2006 à 21h59

de forts accès de fièvres qui reviennent ? En Afrique, on pense immédiatement au paludisme. Pourtant, derrière ces symptômes, une autre maladie peut se cacher : la borréliose, transmise à l'homme par une tique. Complètement méconnue parce qu'on ne sait pas la diagnostiquer. Durant quinze ans, des chercheurs de l'IRD (Institut de recherche et de développement) ont suivi l'évolution de cette maladie en Afrique de l'Ouest pour mesurer son incidence sur la population. Pour découvrir qu'elle est très répandue : elle touche en moyenne 11 % des habitants dans les zones étudiées.

Par accident. «Tout est parti de mon fils qui a attrapé cette maladie en 1990, explique Jean-François Trappe, médecin, directeur de recherche à l'IRD. Il nous a fallu trois mois pour découvrir qu'il s'agissait de la borréliose. On avait fini par penser à cette maladie mais les résultats étaient négatifs. Puis un collègue spécialiste des tiques a inoculé des souris et y a trouvé la bactérie.» Le chercheur travaillait sur le paludisme au Sénégal. Il avait choisi le village de Dielmo, 300 habitants, dans la savane, au sud du pays. Il a profité de l'infrastructure mise en place pour étudier également la borréliose. «Mais si nous n'avions pas été alertés sur ce problème, je n'aurais pas eu l'idée de faire des recherches sur cette maladie.» La borréliose provoque des fièvres récurrentes qui peuvent entraîner des méningo-encéphalites et parfois la mort des patients.

Entre 1990 et 2003, les cher