Ce soir, l'Europe de la météo passe en pole position. Une fusée russe, la célèbre Soyouz, doit s'envoler de Baïkonour avec le satellite MetOp (meteorological operational satellite) du consortium Eumetsat, qui gère les satellites météo européens. Routine ? Pas du tout. MetOp est le premier satellite météo de son espèce réalisé par l'Europe. Il surclasse l'engin américain qu'il remplace. Il va en outre permettre une nette amélioration des prévisions météo à sept jours et participer à la surveillance du climat et des pollutions atmosphériques.
Eumetsat exploite depuis longtemps les satellites Meteosat qui orbitent à 36 000 km d'altitude, l'orbite géostationnaire qui leur permet d'observer simultanément presque la moitié du globe, révélant en temps réel les grands mouvements de l'atmosphère et des nuages. Mais, jusqu'à présent, seuls les Etats-Unis plus précisément la Noaa (National Oceanic and Atmospheric Administration) et le Pentagone lançaient des satellites sur une orbite basse, à 800 km d'altitude, et passant presque au-dessus des pôles de la planète. Une orbite dite héliosynchrone, parcourue en cent minutes, soit quatorze fois par jour, par MetOp. Cette orbite permet d'observer de manière beaucoup plus détaillée l'atmosphère température, humidité, vents, composition chimique, nuages dans les mêmes conditions chaque jour, puisqu'il est toujours la même heure locale sous la trace du satellite. Ces données sont à la base de la prévision numérique du temps par les ordi