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Libération

Java meurtrie par un manque d'alerte

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publié le 19 juillet 2006 à 22h01

C'est la triste histoire d'un tsunami qui n'aurait jamais dû tuer. Et pourtant, selon le dernier bilan provisoire, plus de 360 personnes ont trouvé la mort lundi sur l'île de Java, et 200 autres sont portées disparues. Le sud de l'île indonésienne est hélas habitué aux tsunamis : 200 personnes tuées en 1994 et autant dix-sept ans plus tôt. Le terrible tsunami du 26 décembre 2004 avait épargné le sud de l'île, mais tué plus de 150 000 personnes au nord de l'Indonésie, dans la région de Banda Aceh, et 50 000 autres sur le pourtour de l'océan Indien. Hier matin, le séisme de la veille avait suscité une vingtaine de répliques à Java. Reconstitution des faits.

10 h 19 min 25 s (1). Il est 15 h 19 en Indonésie. Un violent séisme se produit au large de l'île de Java, à environ 200 kilomètres des côtes. L'épicentre se trouve à dix kilomètres de profondeur. Les autorités indonésiennes évaluent la magnitude à 5,5. Pas de quoi fouetter une côte. Mais au centre d'alerte au tsunami du Pacifique (PTWC), on n'a pas la même histoire en tête : les ordinateurs calculent 7,2. Le risque d'un «tsunami majeur», comme celui qui dévasta l'océan Indien le 26 décembre 2004, est néanmoins écarté. Puisque l'histoire montre qu'ils ne se produisent pas quand la magnitude est inférieure à 7,5. Un peu plus tard, l'Indonésie révise sa copie et note le séisme 6,8. Mais là encore, l'erreur est de taille, puisqu'elle sous-estime l'énergie libérée par le séisme d'un facteur supérieur à trente !

10 h 36. Le PTWC é