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Libération
Interview

«Comme un aiguillon du monde politique»

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publié le 20 juillet 2006 à 22h01

Directeur du département d'écologie et de gestion de la biodiversité du Muséum national d'histoire naturelle, Robert Barbault est signataire de l'appel pour la biodiversité.

Pourquoi cet appel aujourd'hui ?

En 2005 à Paris, lors de la conférence internationale sur la biodiversité, Jacques Chirac avait lancé l'idée d'une structure mondiale. Depuis, le projet n'a guère avancé. Or la situation ne cesse de s'aggraver. Il faut créer cette structure pour combler le fossé entre le monde de la décision et le monde de la connaissance, entre l'univers politique et la communauté scientifique.

Sur le modèle du Giec pour le climat ?

Grâce au Giec, un montage composé de scientifiques et de politiques, plus personne aujourd'hui n'a de doute sur la réalité du réchauffement climatique et sur son impact. Pour la biodiversité, c'est différent et bien plus complexe. On parle de son érosion depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992, et pourtant j'entends encore des gens, même dans des milieux scientifiques, mettre en doute la gravité de la crise.

On voit encore la diversité biologique comme une gigantesque collection de timbres, qui nous serait étrangère. Quand une espèce disparaît, c'est vrai que ce n'est pas catastrophique en soi mais cette disparition témoigne d'un processus de dégradation déjà enclenché et qui va endommager ce que j'appelle le «tissu vivant de la planète», cette biodiversité dont fait partie l'homme et dont il dépend.

Qu'espérez-vous de cette structure ?

Selon des enquêtes récent