Il y a les bonnes et les mauvaises algues. Celles qu'on s'arrache à des fins mercantiles et celles qu'on arrache par souci écologique. La laminaire, algue brune géante de quatre à six mètres de long, appartient à la première catégorie. On la trouve principalement en Bretagne, dans l'archipel de Molène, au large d'Ouessant. Sur 1 000 hectares, 60 000 tonnes y sont récoltées chaque année, soit 95 % de la production française (sur un total d'1 million de tonnes qui représentent 50 % des ressources nationales).
Jungle algale. Consommées quotidiennement sous des formes très diverses (dentifrices, cosmétiques, médicaments, cirage, allumettes, confitures, ketchup, pâtisseries, bonbons gélifiés...) par les Français, les laminaires représentent un juteux marché sur lequel ne manquent pas de faire main basse certains géants de l'industrie agroalimentaire, Cargill et Danisco pour ne citer qu'eux. Ces derniers se dotent de moyens colossaux pour exploiter la laminaire, rachètent les usines de traitement des algues et affrètent des bateaux pouvant contenir jusqu'à 50 tonnes de ces fougères des mers, le double des goémoniers traditionnels.
Selon l'association de protection de l'environnement Robin des Bois, si la pêche se poursuit à un rythme aussi intensif, il n'y aura plus de laminaires dans l'archipel de Molène d'ici une vingtaine d'années. L'association, alertée par les usagers de la mer d'Iroise qui constataient une dégradation galopante des fonds marins, a lancé une ca