São Paulo de notre correspondante
Deuxième producteur et exportateur mondial de soja, le Brésil commence à céder aux pressions en faveur d'une production «responsable» de ce grain qui contribue à la destruction de l'Amazonie. Dans un communiqué, les principaux vendeurs de soja et de ses dérivés les tradings américaines Cargill, Bunge et ADM, le français Louis Dreyfus et le brésilien Amaggi viennent de s'engager à ne pas acheter, à partir du 24 juillet, le grain qui sera planté, légalement ou non, sur des terres d'Amazonie brésilienne déboisées.
Ce «moratoire» a une durée de deux ans, ce qui pourrait le vider de son sens, le soja n'étant généralement planté que trois ans après le défrichement de la terre. Il doit néanmoins servir, selon le communiqué, de période de transition pour la mise en place d'un dispositif de contrôle visant à aider le gouvernement à faire respecter la loi. «Ceux qui cultivaient le soja sur des terres déboisées avant l'entrée en vigueur du moratoire devront régulariser leur situation, souligne Paulo Adario, coordinateur de Greenpeace, qui a négocié la mesure avec les tradings. Cela ne sera possible que pour ceux qui détiennent des titres de propriété valides mais ont dépassé le taux de déboisement réglementaire en Amazonie (20 %). Les cultivateurs, qui ont spolié le domaine public pour y installer leurs exploitations, devraient, eux, intégrer une liste noire.»
Carlos Lovatelli, président de l'Abiove, une des associations signataires, jus