Tokyo de notre correspondant
Etre victime d'une catastrophe naturelle dans l'Etat de non-droit nord-coréen s'apparente à un double coup du sort. Car le statut de victime n'y existe même pas. Ainsi, depuis plus de deux semaines, le monde ignore-t-il à peu près tout de la tragédie humaine qui se trame sur ce territoire : dans plusieurs provinces, les terres ont disparu sous des flots diluviens causés par les énormes précipitations tombées entre le 10 et le 26 juillet. D'après l'agence officielle nord-coréenne KCNA, relais de la propagande du régime, les dégâts seraient limités. «Plusieurs centaines de personnes mortes ou disparues à travers le pays», prétendent l'agence KCNA et la télévision d'Etat, à Pyongyang.
Fuite. A Séoul, l'ONG bouddhiste KBSM et son association caritative Good Friends (1) qui ont accueilli depuis dix ans à Séoul de nombreux réfugiés nord-coréens et militent pour la réunification de la péninsule estiment, ces jours-ci, que «les dégâts et les victimes des intempéries de ces derniers jours sont nettement plus élevés». Grâce à ses contacts et interlocuteurs présents dans la région touchée, Good Friends a dressé un premier bilan «difficilement vérifiable», précise-t-elle, de 6 000 morts et 4 000 disparus. Des chiffres que certains observateurs à Séoul multiplient par dix. L'ONU cite, de son côté, les chiffres officiels annoncés par Pyongyang.
Comme le prouvent les rares témoignages et images vidéo disponibles, l'ampleur de la catastrop